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Mardi 30 mars 2004


AG INTERCATEGORIELLE 12H AMPHI J


Point de situation:

   Une question soulevée par le collectif Sauvons la Recherche: comment donner suite aux actions engagées?
Un constat: le mouvement étudiant n'a pas faibli quoi qu'on en dise. Le blocus tient toujours en sciences humaines.
Nous pouvons faire part de l'ampleur de la demande sociale au vu des résultats de dimanche dernier. Nous pouvons également souligner l'incapacité de la France à faire des réformes. Nous sommes pour une politique européenne, mais pas pour la privatisation (démantèlement du service public, de l'enseignement et de la recherche).
Le mot d'ordre pour les jours à venir est de rester plus solidaires pour gagner les postes dans l'enseignement supérieur et dans la recherche.


Intervention d'un porte-parole du collectif Sauvons la Recherche:

   Il n'y a toujours pas de réponse du gouvernement, les revendications restent les problèmes de subventions.
La prochaine AG du collectif se tiendra vendredi prochaine amphi 2 de physique où il sera décidé de l'élaboration d'états généraux. Il n'y aura pas d'abandon des autres revendications, même si une victoire régionale s'est fait sentir. Une réunion du collectif au niveau national se tiendra demain pour décider des actions des états généraux régionaux. Le mouvement sur Poitiers doit durcir.


Intervention d'un porte-parole FSU des personnels IATOSS:

   Leurs revendications sont dirigées contre le démantèlement du service public, contre la précarité, pour la défense de 1 100 postes du rectorat et du service académique... Leurs questionnements touchent à la décentralisation des personnels TOSS, mais aussi sur la question des retraites.


Intervention d'un professeur d'histoire de l'art:

   Ses interrogations portent sur une inquiétude provoquée par le fait que les revendications ne seraient pas assez précises et demande que ces revendications soient plus ciblées et plus marquées. Il soulève également la question de comment gérer la suite du mouvement sachant que le semestre risque d'être invalidé si les enseignements ne sont pas complets (Note: ceci est de l'intox - soutien du conseil d'administration)
Réponses à ses questions: nous ne prenons personne en otage, c'est le gouvernement qui nous tient en otage. Nous sommes peut-être une minorité à s'organiser, mais il faut bien commencer quelque part. L'extension de la mobilisation est lente, mais nous pouvons parler d'un frémissement (actions effectuées dans diverses autres facultés de France - début de levée de censure des médias).


Plan d'action:

   1er avril: mouvement national. RDV midi Place d'Armes à Poitiers.
   7 avril: Appel à la grève pour le personnel universitaire et appel au rassemblement 14h Place d'Armes.

   Un étudiant interroge sur la solidarité des professeurs, en demandant pourquoi ils n'étaient pas en grève. Réponse de M. Gilles Frapper: cela se construit, et il ne faut pas penser qu'ils ne veulent pas prendre leurs responsabilités, il faut aussi prendre en compte que la position de salarié n'est pas si facile.

RDV Place d'Armes 13h




PRISE DU RECTORAT


Le RDV se fait directement après l'AG, Place d'Armes.

A 13h on se dirige tous vers la grille du rectorat. Malheureusement la police est déjà là, et l'entrée est bloquée. On a donc fait le tour et on est arrivé à une "petite porte", un portail fermé avec une chaîne qui a été coupée.
A noter que la police a lâché une bombe lacrymo pendant qu'on essayait d'ouvrir le portail...

Une fois dans la cour de derrière, on force la porte du bâtiment administratif. Une vitre est cassée, mais elle sera remboursée. On visite en cherchant Mme la Rectrice, mais on nous dit que c'est le bâtiment juste à côté. Comme on n'arrive pas à ouvrir la porte, on retourne dans la cour où un sitting débat est organisé. On prévoit de rester jusqu'à temps qu'on vienne nous chercher.


Gilles Frapper, du syndicat Sud Education est présent et prend la parole en premier:

Leur revendication: pas de démantèlement ni de privatisation du service public. L'éducation nationale est un secteur juteux, notamment l'éducation supérieure, car le libéralisme peut en profiter pour formater les gens et les adapter aux emplois qu'ils veulent.
Le gouvernement a voulu mettre en place une mobilité internationale au niveau des étudiants, mais il n'y a aucun budget de débloquer pour permettre justement aux étudiants de se déplacer.
Nous sommes considérés comme de la marchandise.

Il refuse aussi les CDD et les emplois vacataires dans les établissements de recherche et autres, car tout le monde a le droit à un travail stable.
Le service public permet une réussite pour tous, que l'on vienne d'un milieu aisé ou un autre.

Sébastien, le porte parole, nous rappelle qu'on est une mobilisation étudiante pacifiste, qu'on est là pour construire et non détruire.

14h45: Nous sommes enfermés. On ne peut plus sortir ni entrer. Et si on discute pour sortir, on nous répond que toute sortie est définitive. On n'a pas le droit d'avoir faim (enfin il faut dire qu'on n'avait pas tous prévu le coup).
L'ambiance est tout de même décontractée, avec des discussions et des jeux de cartes. Il y a cependant quelques inquiétudes quand aux retombées vis à vis des organisateurs.

Des gens tentent de nous rejoindre, alors des petits groupes s'organisent pour trouver comment entrer. Un chemin est possible par le lycée mitoyen du rectorat.

15h10: la grille donnant sur le lycée est ouverte. "Lycéens avec nous" se fait entendre, mais ils ne sont pas mobilisés. La police intervient et referme la grille. On est définitivement enfermés.

Etant donné que Mme le recteur (dite Marie-jeanne, car nous sommes des intimes maintenant) n’était pas présente au rectorat aujourd’hui, un rendez-vous a été demandé au préfet (un des seuls liens possibles avec le ministère), où une délégation d’étudiant se rendrait demain ou après-demain.

L’ordre était donné de ne pas quitter les lieux tant que nous n’avions pas de réponse à propos de ce rendez-vous, c’est-à-dire de date et d’heure précise.
Sur-ce, le préfet se trouvait libre de nous donner ou non ce rendez-vous.
Du moment où on avait le rendez-vous, chaque étudiant était libre ou non de quitter les lieux. En effet, après un vote assez mitigé, c’est la décision qui a été prise.

Vers 16h00, sous les yeux attentifs des élèves du Lycée Victor Hugo, et des étudiants, un régiment de CRS a investi les lieux.
Le commissaire nous a tout d’abord donné deux minutes pour quitter les lieux de nous-mêmes. Cependant, comme nous l’a précisé Matthieu, quitter les lieux à ce moment-là aurait rendu notre action, et le fait de rester là, quasiment inutiles. Ses recommandations à propos du déroulement de l’évacuation furent les mêmes que lors de celle de l’IUFM. Rester calme, aucune violence gratuite, et n’opposer aucune résistance (ou une résistance tout à fait passive : en gros, se laisser porter).

Le commissaire a alors donné ses trois sommations, et les CRS, armés de leurs matraques, de leurs boucliers en plexiglas, et minus de casques et de gilets protecteurs, nous ont encerclés pour se préparer à nous faire sortir.
Tout s’est bien déroulé. Les étudiants sortant au goutte-à-goutte ont été accueillis par des slogans du genre : « Non, Non, Non à la répression, Oui, Oui, Oui, à l’éducation » par les premiers évacués.

Après que les portes se soient refermées sur nous, Sébastien nous a alors donné rendez-vous le soir même à 19h00, à l’hôtel fumé, amphi Descartes, pour une conférence sur la précarité, et le lendemain à 11h pour les étudiants en sciences humaines et arts de l’hôtel fumé, pour une AG qui aura pour conclusion la reconduction ou non du blocus de ce bâtiment-là.


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