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Compte-Rendu de la manifestation du jeudi 1er avril à Paris. MOUVEMENT CAPES LANGUES



Six cars sont partis pour Paris, 401 étudiants nantais  (dont 17 d'Anglais) sont  donc venus protester contre la suppression des postes aux concours de l'enseignement. En début de matinée, une délégation de cinq étudiants a été autorisée à se rendre au ministère de l'Éducation Nationale, dans l'attente d'être reçue. Après 15 minutes d'attente, un responsable nous fait comprendre que la passation de pouvoir Ferry-Fillon rend toute réception impossible.
En milieu d'après-midi, après une longue attente face aux grilles derrière lesquelles se tiennent les CRS, au bout de la rue de Sèvres, les autorités refusent l'envoi d'une délégation. Après décision votée par les manifestants, nous restons  assis sur la chaussée et refusons la dissolution. Au bout d'une heure, une délégation constituée quatre étudiants et un enseignant est enfin accueillie par deux adjointes ministérielles déléguées à la gestion du personnel enseignant et des concours. Les quatre étudiants représentent l'Université de Rouen (Musicologie, Sociologie), l'Université de Nantes (Langues), le STAPS de Nantes (un professeur et un étudiant.)

ENTRETIEN :

Pour résumer la position de nos interlocuteurs et la nature des échanges, il suffit de rappeler la fonction des deux gestionnaires présents et les déclarations que voici :

" Nous ne pouvons réfléchir que sur des chiffres. Nous ne sommes pas formés en pédagogie ", formule qui illustre notre peine à obtenir une réponse à nos inquiétudes portant sur les répercussions humaines et les difficultés sur le terrain de l'enseignement que la suppression des postes va engendrer. Impossible d'évoquer le souci de " qualité " du système éducatif sans être taxés de faire glisser le débat vers un différent opposant deux visions politiques différentes de l'enseignement,  et non un débat objectif fondé sur les chiffres.
En matières de chiffres, les seuls évoqués par les adjointes ont trait à la démographie :
" Le choix qui a été fait [réduire le nombre de postes] est motivé par la baisse des élèves dans le second degré". Aucune réponse lorsque nous avançons le fait qu'une forte disproportion existe entre une baisse du recrutement de 31% et une diminution des effectifs à un seul chiffre.

LES LANGUES :

Concernant l'Allemand, la baisse du recrutement a été justifiée par la nécessité logique de répercuter la diminution du nombre d'élèves étudiant cette langue. Aucune réponse lorsque la baisse (aussi importante) du recrutement  en Anglais est mentionnée. A été rappelée à cette occasion, l'importance d'effectifs stabilisés (sinon réduits) pour continuer à enseigner les langues, alors qu'un recrutement insuffisant laisse envisager au contraire un taux d'encadrement défavorable.

En définitive, sans aucune prise de position ou aucun éclaircissement de leur part, l'entretien n'a pas été un réel dialogue, mais une séance de prises de notes de la part des adjointes qui nous a tout de même permis d'exprimer clairement nos revendications et notre indignation. Nous demandons à être reçus ultérieurement par des interlocuteurs qui prendront en compte le facteur humain et pédagogique et la qualité du système éducatif (pas uniquement son coût) sans quoi aucun dialogue n'est possible.
STAPS :

- La baisse du recrutement a été justifiée par :
' impossibilité d'absorber 10000 licenciés préparant un concours dont les débouchés ne concernent pas uniquement l'enseignement.

'Il y aurait moins de départ en retraite dans cette discipline.
'C'est au collège qu'il y a le plus d'enseignants en EPS, là où la baisse des effectifs est la plus forte.


Sont évoquées également nos interrogations sur le statut des futurs enseignants. Comment le gouvernement va-t-il combler un recrutement sur concours insuffisant, dans un contexte de départs à la retraite massifs ?  Le professeur présent souligne que le recrutement de vacataires à partir de listes complémentaires (donc sans stage PLC2 de formation) constitue une " entrée par l'échec " dans la profession, d'enseignants vite démobilisés par ce manque de reconnaissance.  Nous demandons des réponses claires à ce sujet. Nous avons condamné le manque de considération dans lequel l'annonce de la suppression des postes a été effectuée, en cours d'année, signe d'une mauvaise planification ré-ajustée de manière trop brutale : nous demandons le rétablissement des 4700 postes qui étaient disponibles en début d'année à l'inscription au concours.
Nous avons également dénoncé l'attitude de Ferry vis à vis de l'opinion publique lorsqu'il évoque  l'oisiveté de 3000 professeurs titulaires payés mais sans postes, afin d'appuyer la nécessité d'un dégraissage des effectifs chez les enseignants du secondaire. Cela dissimule en effet la réalité du terrain, les heures supplémentaires nécessitées par manque de personnel et les classes fermées, toujours par manque de postes.

Nous concluons sur l'attente d'un réel dialogue, sans quoi le mouvement des étudiants, calme jusque là, durcira et s'échauffera. Nous les interpellons également en évoquant la colère des parents d'élèves (les usagers)  à la rentrée prochaine que ces mesures maintenues sans concertation ne tarderont pas à éveiller, d'où la nécessité d'ouvrir un réel débat pour le nouveau ministère et de traiter en amont avec les acteurs du système éducatif.
L'équipe nous affirme que nos revendications ont bien été relevées et qu'elles seront portées au dossier du nouveau ministre François Fillon. L'éventualité d'une réponse à venir dont la nature n'a pas été précisée est avancée,  nous laissons nos coordonnées en quittant la salle de réunion.


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